Érablières: La coulée d'automne


En saison automnale, on observe une diminution des heures d’ensoleillement et de la température. Pour certains acériculteurs québécois, c’est aussi une période de coulée dans leur érablière. Dans un contexte où les entreprises acéricoles visent des augmentations de volume de production (« croissance »), on peut se questionner sur cette pratique peu courante.

Pour instaurer la coulée, il est essentiel d’observer des cycles de gel-dégel dans une période de 24 heures. On associe cette particularité climatique à la saison printanière, mais cela se produit également à la période de transition de l’automne.

Selon une étude du Centre Acer et vulgarisée par le biologiste Stéphane Guay (Érable et chalumeaux, 2018), cette pratique ne serait pas viable. La sommation des coulées d’une érablière entaillée à la fois à l’automne et au printemps dans la même entaille (rafraîchit ou non) produirait un volume moins important d’eau d’érable qu’un seul entaillage printanier. L’entaille étant utilisée deux fois devient beaucoup moins efficace. De plus, l’eau d’érable serait moins sucrée à l’automne, car la concentration optimale de sucre se produit autour du mois de décembre (Rondeau, 2007), soit lorsqu’il n’y a plus de période de gel-dégel. L’option de faire deux entailles différentes n’est cependant pas recommandée, car l’arbre ne peut supporter autant de blessures à long terme et l’augmentation de bois mort affectera également la santé et la productivité de l’érable.

Toutefois, selon une étude sur l’acériculture face aux changements climatiques (Rondeau, 2007) le nombre de cycles de gel-dégel tend à diminuer davantage au printemps qu’à l’automne dans les secteurs où le réchauffement se fait le plus remarquer (ouest, sud et centre du Québec). Bien qu’actuellement le volume et le taux de sucre soient moindres, si les conditions printanières ne sont plus propices à l’acériculture dans le futur pour certaines régions, peut-être en viendra-t-on à entailler seulement l’automne?


Sources :



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